À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Les Publications Ianus
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Sous des soleils étrangers
Pagination
91-115
Lieu
Laval
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Quelque temps après la disparition mystérieuse de Marc, le narrateur est intrigué par une petite annonce qui promet logis et nourriture à qui voudra bien se prêter à des expériences de « recherche privée ». En ces temps de pauvreté généralisée et de couvre-feu, voilà le genre d’offres qui ne se refuse pas ! Se rendant à l’adresse mentionnée, un bâtiment délabré dans un quartier miteux, il y découvre un étrange cube à l’intérieur duquel se dé­ploie, « sous un soleil étranger », un paysage extraterrestre. Guidé par le destin, il aura suivi la trace de son amant vers un mystère beaucoup plus fascinant qu’il n’aurait pu l’imaginer…

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Commentaires

Les jumelles siamoises les plus controversées de la SFQ ont uni leurs plumes et leurs imaginaires pour créer un véritable bijou d’étrangeté. Le lecteur y entrera sans aucun point de repère, suivra le narrateur et se perdra sans doute dans les méandres de cette écriture habitée, à la fois sobre et travaillée. Petit à petit, il se laissera gagner par le délectable vertige distillé par une atmosphère par moments glauque comme dans les meilleurs romans d’horreur et par d’autres, empreinte du sens de l’émer­veillement métaphysique d’une certaine hard SF.

C’est en voulant recréer le réel artificiellement par des moyens infor­matiques, se verra expli­quer le narrateur, que le professeur Santini et ses collègues ont ouvert des brèches dans notre espace-temps. Le Rand-Segushi, le plus sophistiqué des ordinateurs de cin­quième génération, sem­ble branché directement sur l’interface de notre univers et d’une infinité d’autres continuums. L’argumentation scientifique de mesdames Verreault et Vonarburg, hautement sophistiquée, ne manque certes pas d’intérêt – pourtant, en der­nière analyse, elle importe relativement peu. Ce qui, aux yeux de ce lecteur-ci du moins, fait la force de cette nouvelle, c’est la qualité proprement hallucinatoire des visions qui sont mises en texte – sans jamais avoir recours aux brumes, troubles de focalisation et autres tour de passe-passe du fantastique. On songe à la froide lucidité des délires de Kafka et, cependant, on sait que la compa­raison n’est pas tout à fait juste.

Si, à la première lecture, la conclusion m’avait paru décevante parce qu’elle ne résolvait rien, en la relisant je l’ai trouvée tout à fait conséquente avec la poursuite de l’effet de vertige. En tout et pour tout, il s’agit selon moi de l’un des meilleurs textes publiés cette année en SFQ ! Dé­ci­dément, voilà un couple d’écrivaines (sic) qui ont intérêt à collaborer plus souvent ! [SP]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 216-217.