À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Quelque temps après la disparition mystérieuse de Marc, le narrateur est intrigué par une petite annonce qui promet logis et nourriture à qui voudra bien se prêter à des expériences de « recherche privée ». En ces temps de pauvreté généralisée et de couvre-feu, voilà le genre d’offres qui ne se refuse pas ! Se rendant à l’adresse mentionnée, un bâtiment délabré dans un quartier miteux, il y découvre un étrange cube à l’intérieur duquel se déploie, « sous un soleil étranger », un paysage extraterrestre. Guidé par le destin, il aura suivi la trace de son amant vers un mystère beaucoup plus fascinant qu’il n’aurait pu l’imaginer…
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Les jumelles siamoises les plus controversées de la SFQ ont uni leurs plumes et leurs imaginaires pour créer un véritable bijou d’étrangeté. Le lecteur y entrera sans aucun point de repère, suivra le narrateur et se perdra sans doute dans les méandres de cette écriture habitée, à la fois sobre et travaillée. Petit à petit, il se laissera gagner par le délectable vertige distillé par une atmosphère par moments glauque comme dans les meilleurs romans d’horreur et par d’autres, empreinte du sens de l’émerveillement métaphysique d’une certaine hard SF.
C’est en voulant recréer le réel artificiellement par des moyens informatiques, se verra expliquer le narrateur, que le professeur Santini et ses collègues ont ouvert des brèches dans notre espace-temps. Le Rand-Segushi, le plus sophistiqué des ordinateurs de cinquième génération, semble branché directement sur l’interface de notre univers et d’une infinité d’autres continuums. L’argumentation scientifique de mesdames Verreault et Vonarburg, hautement sophistiquée, ne manque certes pas d’intérêt – pourtant, en dernière analyse, elle importe relativement peu. Ce qui, aux yeux de ce lecteur-ci du moins, fait la force de cette nouvelle, c’est la qualité proprement hallucinatoire des visions qui sont mises en texte – sans jamais avoir recours aux brumes, troubles de focalisation et autres tour de passe-passe du fantastique. On songe à la froide lucidité des délires de Kafka et, cependant, on sait que la comparaison n’est pas tout à fait juste.
Si, à la première lecture, la conclusion m’avait paru décevante parce qu’elle ne résolvait rien, en la relisant je l’ai trouvée tout à fait conséquente avec la poursuite de l’effet de vertige. En tout et pour tout, il s’agit selon moi de l’un des meilleurs textes publiés cette année en SFQ ! Décidément, voilà un couple d’écrivaines (sic) qui ont intérêt à collaborer plus souvent ! [SP]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 216-217.