À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Retiré dans sa chambre, François Drexel revoit son enfance dans le coquillage aménagé par son père en résidence. Il se rappelle particulièrement sa première rencontre avec le monstre-nautile, l’éblouissement et l’extase qu’il a ressentis.
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« Mourir une fois pour toutes », dont l’auteure nous présente seulement un extrait, est une nouvelle écrite en 1976 qui a servi de genèse au roman Coquillage paru dix ans plus tard. L’intérêt de cette publication est avant tout d’ordre exégétique et théorique puisque l’extrait permet de voir la transformation qu’a subie l’œuvre d’origine pendant le lent travail de maturation mené par l’écrivain.
Ainsi, la compagne de François, Xunmil, était à l’origine un homme qui s’appelait Xéhinn. Travail sur les personnages donc, mais aussi sur le langage. Par exemple, l’auteure a abandonné le terme château utilisé dans la nouvelle pour désigner le coquillage parce qu’il ne rendait pas bien ce qu’elle voulait dire et qu’il risquait de susciter de fausses perceptions chez le lecteur.
Mais ce qui surprend le plus dans cet extrait, c’est la révélation de l’existence de Dieu chez François. Pour l’adolescent, cela se traduit par la découverte de la beauté, par la vision d’un monde lumineux. Dans le roman, si mes souvenirs sont exacts, le personnage de François – comme plusieurs autres personnages d’Esther Rochon – est animé par cette quête de la beauté mais l’autre partie de l’équation, l’existence de Dieu, n’est jamais évoquée. Cette préoccupation mystique, tributaire de l’éducation de l’auteure, se transforme dans Coquillage en une philosophie de l’extase et de la souffrance. Cet écart s’explique peut-être par le fait qu’entre la rédaction de la nouvelle et l’écriture du roman, Esther Rochon a fait une découverte capitale qui influence son œuvre en profondeur : le bouddhisme.
Il faut souhaiter que les lecteurs auront un jour l’occasion de lire in extenso cette nouvelle, ne serait-ce que pour revivre l’émotion esthétique rare procurée par le roman. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 145-146.