À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Toomas apprend qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre. Il part en voyage et aboutit sur la planète Pyréia. Lui qui a perdu contact avec les mots, il retrouve la simplicité du verbe originel grâce à la mythologie primitive des Pyréï.
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Commentaires
Plus je relis cette nouvelle, plus elle m’apparaît forte et importante dans l’économie de l’œuvre d’Élisabeth Vonarburg. Suis-je influencé par les notes expliquant la genèse de ce texte qui suivent le récit dans ce guide à l’usage de l’aspirant écrivain ? Car contrairement à ce qu’on pourrait croire, ces notes ne diminuent pas la portée du texte en mettant à nu les mécanismes de l’écriture et les intentions premières de l’auteure mais lui donnent une dimension encore plus imposante.
Ce qu’il y a d’intéressant dans « L’Oiseau de cendres », c’est que l’auteure utilise un mythe ancien (le Phénix qui renaît de ses cendres) selon son habitude en le transposant cette fois-ci dans une civilisation primitive. Contrairement à d’autres mythes puisés dans la mythologie gréco-romaine, celui-ci n’exige aucune culture préalable tant il s’intègre parfaitement au rituel des Pyréï.
Mais l’élément le plus étonnant dans cette nouvelle, c’est la présence du feu représenté par la lave qui coule au fond du Rift. Cette immense crevasse à la surface de la planète symbolise la matrice originelle. Or, dans les autres textes de Vonarburg, c’est la mer et l’eau qui jouent ce rôle primordial. Comment l’eau et le feu, deux éléments réputés diamétralement opposés, peuvent-ils illustrer la renaissance ? C’est dans cette façon de résoudre les contradictions apparentes qu’on peut pleinement apprécier le mystère et la beauté de la création littéraire. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 146-147.