À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
L’arbre-Gomphal planté devant la maison de Lian a produit huit rejetons, mais un beau matin, le père de Lian lui annonce que le grand végétal se meurt. La chute de l’arbre amorce alors, pour la famille, un voyage ayant comme destination la mer. Plutôt que de mourir, les gens choisissent de se rendre en un lieu de rassemblement pour disparaître dans l’eau. Arrivé sur place, et ignorant ce qui l’attend, Lian plonge pour la première fois ses mains dans l’immensité bleue.
Commentaires
Au cours de ce périple initiatique, Lian est amené à comprendre le cycle de la vie par l’intermédiaire de l’arbre-Gomphal, qui donne naissance à un petit chaque saison, puis par le voyage qu’il entreprend avec ses parents et par sa découverte de l’inéluctabilité de la mort au terme de la vie. Accentuant le tabou de la mort ou affirmant que ce qui meurt ne s’évapore jamais totalement, mais disparaît seulement du quotidien, la nouvelle s’ancre dans un monde où les gens croient vivre pour toujours en mer plutôt que de décéder. Le texte démontre également l’emprise des croyances sur le peuple.
Se déroulant donc dans un univers fictif, où les mots et les noms déclinent des consonances étrangères, le récit adopte un rythme lent et imperturbable faisant progresser l’histoire inéluctablement. L’écriture riche et descriptive fait vivre un lieu poétique et symbolique. L’auteure évoque une réalité parallèle en décrivant un environnement particulier (les arbres-Gomphal, le ciel à trois lunes, etc.) et en créant, en peu de mots, un monde où les croyances et les traditions s’éloignent des nôtres mais renvoient à nos tabous et à nos préoccupations humaines.
Pourtant, puisque nous sommes entraînés dans un univers régi par d’autres lois naturelles, pourquoi ne pas imaginer qu’en cet endroit, effectivement, les gens ne meurent jamais mais disparaissent simplement, poétiquement ? [SD]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 195-196.