Oneiros

Mari et Narval, jumeaux et amants, se sont beaucoup éloignés l’un de l’autre quand Mari est partie pour le Nouveau-Sahara. À son retour, souhaitant qu’elle se rapproche de lui, Narval lui offre une machine qui permet à l’utilisateur de créer ses propres rêves : on propose un scénario de départ que l’ordinateur illustre, on réagit aux stimuli sensoriels que le programme transmet par les senseurs, et à partir de ces premières réactions enregistrées, l’ordinateur affine les données, multiplie et précise les détails, ce qui fait que la simulation devient de plus en plus réelle pour l’utilisateur, qui peut être amené à explorer des couches de plus en plus profondes de son inconscient.

Narval veut que Mari l’utilise avec lui en interaction totale, programme où chacun des utilisateurs peut percevoir, sentir les émotions de l’autre comme s’il était l’autre. Mari refuse de jouer à ce petit jeu, mais mal lui en prend : le lendemain, elle découvre Narval dans l’une des coques de la machine, en état de transe profonde. Pendant la nuit, il a programmé l’ordinateur en interaction totale et maintenant, il est presque dans le coma. La seule façon de le sauver est d’entrer dans la simulation et de se mettre en interaction totale avec lui. Mais il y a de gros risques : il peut y avoir une rétroaction corps-esprit, ce qui fait que quelqu’un qui est blessé dans la simulation peut l’être réellement… et mourir s’il y meurt.

Un long extrait de cette nouvelle a paru dans imagine… 21 en 1984.

Voir le recueil La Maison au bord de la mer.