À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme, violoniste dans un orchestre classique, trouve la vie pesante. Le monde qui l’entoure lui semble d’une vulgarité insoutenable. Un jour, « fatigué de tout », il rencontre dans un parc une jeune femme mystérieuse vêtue de vert. Elle lui remet en cadeau un violon miniature. L’instrument est doté de pouvoirs magiques. Il donne au violoniste le moyen d’effacer à volonté « la bêtise, le bruit et la fureur » environnante. Mais ce bonheur a un prix. Quelques années plus tard, la dame en vert réapparaît. Elle ordonne au musicien de lui remettre le violon ainsi que sa vie et son âme. L’homme n’a pas le choix d’obéir.
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Commentaires
« Le Violon vert » ne survivra dans la mémoire de ses lecteurs que par sa dernière phrase : « Le bruit lourd que nous fîmes en nous écrasant au fond dut résonner comme un tonnerre. » Cette mise à mort spectaculaire et décisive constitue le seul moment fort d’une nouvelle au ton feutré où l’extraordinaire ne prend jamais sa place. En effet, la magie ne se manifeste que pour effacer les soupirs engendrés par un monde vulgaire et sans culture.
On peut lire dans la « fatigue » du musicien un profond désir suicidaire. En ce sens, la nouvelle de Marie José Thériault nous rappelle qu’on ne rigole pas avec la mort. Celui qui l’appelle sans vraiment s’y soumettre doit affronter sa cruauté. Un bref moment, le musicien réalise son rêve : il domine l’univers et tout ce qui l’entoure est harmonie. Mais cette parenthèse est dérisoire. Elle ne sert qu’à lui faire sentir que sa vie ne tient qu’à un fil : sans le violon, la vie est insoutenable. Bien sûr, il y a une certaine ironie dans le coup de tonnerre final qui emporte le musicien, lui que la tonitruante musique de Wagner mettait les sens à vif. Mais elle ne suffit pas à rendre le personnage principal plus intéressant ou à dégager une morale quelconque de ce qui semble avant tout un exercice de style. [ML]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 178.