Yves Thériault a beaucoup écrit et beaucoup publié au cours de sa carrière : des contes, des nouvelles, des polars, des romans jeunesse, des romans d’amour, d’espionnage, d’aventures, des romans « ethnologiques » dirions-nous aujourd’hui avec le recul. Pas étonnant qu’il ait aussi pratiqué le fantastique et la science-fiction mais, compte tenu qu’il s’agit là de la portion congrue de son œuvre littéraire, il serait abusif d’en faire le précurseur ou le porte-étendard de ces deux genres.

Thériault n’est le père ni de l’un ni de l’autre, mais Si la bombe m’était contée représente tout de même le premier recueil de nouvelles de science-fiction de la littérature québécoise. À ce titre, il mérite de figurer parmi les pionniers de ce genre, d’autant plus que la structure même du recueil est audacieuse et innovatrice. Elle repose en effet sur l’alternance de nouvelles et de textes scientifiques, ces derniers documentant les effets de la bombe atomique. Cet habile mélange de fiction et de réalité décuple l’efficacité des nouvelles et crée un effet saisissant.

Comme les six nouvelles sont campées dans des lieux différents (le Grand Nord, Paris, New York, Moscou, Florence et Montréal), c’est un peu la géographie intérieure de Thériault qui se trouve exposée ici, l’auteur ayant souvent enraciné ses histoires à l’extérieur du territoire québécois. Le monde était son terrain de jeu, ce qui correspond assez bien à l’ambition avouée d’un genre littéraire tel que la science-fiction.

 

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